« Je crois à tout ce qui nous élève et nous rassemble. Je sais qu’il n’est pas besoin de se ressembler pour se rassembler : ce qui importe, c’est d’avoir assez en commun. C’est-à-dire en partage. C’est-à-dire aussi assez d’ambition pour désirer faire ensemble société. Mais il n’y a pas de foi, ni de savoir, sans espoir. Ou, plus exactement, sans espérance :
« Je crois à tout ce qui nous élève et nous rassemble. Je sais qu’il n’est pas besoin de se ressembler pour se rassembler : ce qui importe, c’est d’avoir assez en commun. C’est-à-dire en partage. C’est-à-dire aussi assez d’ambition pour désirer faire ensemble société. Mais il n’y a pas de foi, ni de savoir, sans espoir. Ou, plus exactement, sans espérance : “Comme la vie est lente. Et comme l’espérance est violente”, disait le poète du Pont Mirabeau. Et comme il avait raison, Guillaume Apollinaire. N'est-il pas l'écho de la parole prophétique de Jérémie, qui nous assure avenir et espérance ? La vie qui fait Histoire sous nos yeux paraît irrémédiablement lente, malgré ses sursauts, ses crises et ses à-coups. Un pays ne se réinvente qu’au long cours. Les révolutions n’apparaissent telles qu’au prisme du temps, qui racontera tout ce qui les préparait. Vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, nous demeurons : la France. Ce n’est donc pas de la violence des révolutions que je voudrais vous entretenir dans ce livre, mais de la seule qui vaille la peine d’être considérée : celle de l’espérance. »